Eco-conception : tendance ou poudre de perlimpinpin ?

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Depuis plusieurs années, médias, associations, experts et politiques pointent du doigt l’impact environnemental du numérique. En France, le numérique est responsable de 2% des émissions de gaz à effet de serre et pourrait atteindre les 7% d’ici 2040 si aucune mesure n’est prise pour atténuer la tendance. Dans ce contexte, le secteur de la communication s’agite. L’heure est à un numérique plus “responsable” et à l’éco-conception ». En rendez-vous, lorsque nous citons ces mots, nous sommes tantôt accueillis par des 🤩  tantôt par des 🤨  ou encore par des 🤷. Vous vous reconnaissez ? Nous allons donc enfin répondre à la question qui secoue votre été : avez-vous raté votre vie si votre site n’est pas encore éco-conçu ? 🥁

La version Cash

Non. Toutes les études menées à ce sujet le confirment : l’essentiel de la pollution numérique provient de la fabrication des équipements informatiques. Vous pouvez supprimer tous vos mails et avoir le site le plus sobre du monde, ce n’est pas ce qui sauvera la planète. Ce qui compte le plus, c’est de réduire  l’achat d’équipements neufs et d’allonger la durée de vie des appareils.  

Pourquoi on s’y intéresse

Tout en étant pragmatiques, nous restons convaincues que cette notion d’éco-conception est loin d’être anecdotique. D’une part, le lien entre la gourmandise fonctionnelle des interfaces (sites, appli, logiciel) et l’obsolescence des équipements a clairement été démontré. D’autre part, comment mépriser une méthode qui consiste à prioriser l’usager et à se questionner selon le principe des 3U : cette fonctionnalité est-elle vraiment “utile ? utilisable ? utilisée ?”

La ville et l’agglomération de La Rochelle figurent parmi les acteurs publics précurseurs en matière de numérique responsable. 

Cet exemple nous semble particulièrement intéressant car la démarche s’inscrit dans un processus global.  L’institution a en effet pris l’engagement d’atteindre un bilan carbone à zéro d’ici 2040 et se sert du site Larochelle-zerocarbone.fr pour valoriser la démarche et mobiliser les citoyens. Si l’esthétique et l’ergonomie du site nous semblent largement perfectibles, on apprécie l’initiative globale qui a conduit le territoire à présenter en février dernier son bilan carbone numérique. Verdict : la fabrication du matériel numérique est responsable de 53,8% des émissions de CO2 tandis que l’utilisation des sites web par les citoyens ne représente que 0,6% des émissions. Plus d’infos

Nous avons été sélectionnées par les Champs Libres (institution culturelle à Rennes) pour refondre leurs sites dans une démarche d’éco-conception et d’inclusion des publics. 

En amont du projet, l’enjeu majeur a été d’aider les équipes à prioriser les fonctionnalités les plus utiles aux usagers. Mais comment accepter de supprimer certains services ou fonctionnalités ? Comment prioriser ? A l’aide d’exercices ludiques (voir l’un d’eux ci-dessous) nous les avons aiguillés dans cette démarche de sobriété et le résultat devrait voir le jour début 2024 (refonte en cours).

Quelques sites éco-conçus reconnus : 
– Low Tech Lab
– Low Tech Magazine
– Le MUCEM

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